Conférence perturbée au Samovar, école de clowns et salle de spectacle à Bagnolet
Présentation générale
Etude de la conférence perturbée « Comment les riches détruisent la planète ! et comment les en empêcher ». 8 avril 2018.
- Le conférencier : Hervé KEMPF : ancien spécialiste environnement au Monde, dont il est parti pour des désaccords sur la ligne éditoriale, Hervé Kempf a fondé le journal Reporterre, quotidien indépendant et gratuit de l’écologie
- Les clowns : Fred et Mathieu des Chiche Capons (https://www.leschichecapon.com/la-compagnie/)
Pourquoi proposer de visionner cette conférence à nos élèves ?
- Le propos d’Hervé Kempf est clair et accessible. Il est l’un des meilleurs connaisseurs de ces sujets dans le monde journalistique.
- Il a également le grand mérite de présenter la pluralité des crises écologiques (et pas seulement la crise climatique)
- Loin d’un discours culpabilisant et anxiogène, il propose une lecture sociale et sociétale de ces crises, en montrant qu’un groupe social très minoritaire est responsable de la majeure partie de ces crises mais que les dynamiques de la société (notamment la mondialisation) font que tous les autres groupes tendent à les imiter.
Pourquoi des clowns ?
Les clowns font toute la différence !
- Ils allègent le propos (tout de même assez grave) en apportant une touche d’humour, ils suscitent le rire et maintiennent l’attention (particulièrement précieux pour un public d’adolescents)
- Mais ils sont aussi là pour exprimer les émotions (la tristesse, la culpabilité, la colère, la rage parfois même et l’envie d’en découdre….) que tout un chacun peut ressentir au fond de lui à l’évocation de ces sujets, sans oser l’exprimer. Ils nous montrent que ces questions ne nous sont pas extérieures mais qu’au contraire elles nous touchent au plus profond de nous-mêmes…
La vidéo peut être projeté dans son intégralité. Toutefois, un séquençage vous est proposé ici, qui coupent les quelques longueurs ou passages où des propos plus complexes peuvent égarer nos élèves.
Séquençage
Sept extraits vous sont proposés (dont 2 « facultatifs ») avec un résumé des idées principales et des suggestions de questions
NB : L’introduction est à voir, c’est une vraie entrée en matière de clowns… ! mais pas forcément avec les élèves (c’est long et sur un écran, cela n’a pas le même effet que dans une salle de spectacle)
Premier extrait : de 13’15 – 24’22 puis reprendre à 26’40 – 27’26
- Présentation de Reporterre, journal qui traite « d’écologie politique »
- Evocation de la dimension anxiogène du sujet
- La première crise : le réchauffement climatique
Questions :
- Depuis quand a démarré le réchauffement climatique que nous connaissons actuellement et quelle est son ampleur actuelle ? Est-ce beaucoup ?
Depuis environ 200 ans. Avant (jusqu’en 1800), la température moyenne du globe était de 15°. Aujourd’hui, on mesure que la température a augmenté de 1°C.
Ca paraît peu, mais c’est beaucoup en réalité…. (comparaison avec le corps humain)

- Quelle est son origine ?
Le réchauffement climatique que nous connaissons a pour origine l’activité humaine : ce sont les émissions de gaz à effet de serre (produits par les usines, les avions, les voitures, les élevages de bovins) qui le provoquent. Ces émissions sont en augmentation constante.
- Quelles sont les conséquences d’un réchauffement qui se prolonge ?
Risque d’irréversibilité. Si on dépasse un certain seuil (+2° par rapport à 1800). Risque de réactions en chaînes (voir schéma ci-contre)
!! Reprendre à 26’40 pour la suite des conséquences
Sécheresses, inondations, catastrophes naturelles, pb pour l’agriculture
- Qui sont les réfugiés climatiques ?
Les personnes contraintes de migrer car les conditions climatiques de leur territoire ne leur permettent plus de vivre en sécurité ni de se nourrir
Deuxième extrait 27’26 – 30’12 puis reprendre à 32’44-35’44 :
La crise de la biodiversité
- Deuxième volet de la crise : la disparition de la biodiversité
Questions
- Qu’est-ce que la crise de la biodiversité ?
C’est la disparition des espèce vivantes : des écosystèmes qui disparaissent (savanes, haies, forêt) qui entraîne la disparition des espèces qui y vivent.
Le taux d’espèces qui disparaissent : 1000x supérieur au rythme « naturel ». C’est la 6ème extinction de la vie sur Terre
- Est-ce que la France est concernée ?
Oui. 30% des oiseaux des champs (rouge-gorge, corbeau freux, pipit farlouze)
!! Cet extrait est à mon sens un peu moins réussi que le reste : vous pouvez décider de ne pas le diffuser, en précisant aux élèves l’existence de ce « 2ème volet » de crise
Troisième extrait 35’44 – 40’52 : la question des pollutions
- Troisième volet : la pollution généralisée des éco-systèmes
- La raison de l’inaction. On le sait et on n’agit pas
Questions
- Comment comprenez-vous la réaction des clowns ?
Infinie tristesse, culpabilité du clown dont le père a utilisé des pesticides
« Il a déliré son père, il était pris dans un un système, il savait pas, personne ne savait….. » = son père c’est nous….
Quatrième extrait 50’10-56’26 : les très très riches
- Il s’est constitué depuis une trentaine d’années une oligarchie de gens très très riches
- Ce groupe concentre les richesses et les pouvoirs et a des habitudes de consommation extrêmement dépensières
Questions
- Ce petit groupe très très riches qui contrôle le pouvoir économique, politique, médiatique…. a une responsabilité dans les crises écologiques ? Laquelle ?
Celle d’être le responsable d’une surconsommation totalement hallucinante. (voir en annexe l’article sur Elon Musk et sa voiture dans l’espace)
- Que nous enseigne l’histoire de Nauru ?
Une île qui s’est développée très rapidement à cause du phosphate. Une richesse très rapide mais très courte. L’île a replongé dans la plus grande pauvreté et sert aujourd’hui de prison pour les migrants dont l’Australie ne veut pas.
Autrement dit, le développement est réversible. Une société très riche peut, si elle s’est mal protégée, s’effondrer complètement.
Cinquième extrait 1.01’45 – 1.05’21 : la « rivalité ostentatoire »
- Dans toutes les sociétés les individus veulent rivaliser et souhaitent étaler leurs richesses : une « distinction provocante » / une rivalité ostentatoire
- C’est la classe la plus riche qui donne le ton, qui fixe les standards de ce que l’on doit avoir, porter, faire… pour montrer qu’on a réussi.
Questions
- Comment fonctionne la société d’après Veblen ?
On cherche toujours à paraître plus riche que son voisin, on va systématiquement chercher à copier les habitudes de la classe sociale au-dessus de la nôtre.
Finalement, on tend tous à imiter le mode de vie de ceux qui sont tout en haut de la société, qui se retrouvent en position de dicter une conduite à tous les autres.
Sixième extrait 1.07’46 – 1.10’36 : la mondialisation s’en mêle
- La mondialisation fait que tout le monde sait ce qui se passe partout….
- Diffusion planétaire du modèle de consommation dicté par les plus riches
- La consommation nécessitant toujours plus de ressources, la boucle est bouclée avec la question des crises écologiques.
- Lien avec l’écologie : les plus riches consomment, ils poussent à la croissance et à la production et répandent un modèle culturel de surconsommation qui se diffuse dans le monde entière, aboutissant très rapidement à l’épuisement des ressources disponibles.
Questions
- En quoi la mondialisation amplifie-t-elle ce phénomène ?
Les standards de consommation diffusés par les plus riches se diffusent partout. Tout le monde ne consomme pas de la même manière, mais tout le monde est attiré vers le même modèle.
- Quel lien peut-on faire avec l’écologie ?
Lien avec l’écologie : les plus riches consomment, ils poussent à la croissance et à la production et répandent un modèle culturel de surconsommation qui se diffuse dans le monde entière, aboutissant très rapidement à l’épuisement des ressources disponibles
Septième extrait (facultatif) 1.12’20 : le tournant raté de 1992
- Dans un monde en paix après la chute de l’URSS, les pays les plus riches qui avaient déjà conscience du problème auraient pu orienter leur modèle de développement vers un modèle moins consommateur, plus solidaire etc…
- Mais phrase de G. Bush père « le modèle de vie américain n’est pas négociable »
Annexes :
Quelques articles complémentaires (sujets cités dans la conférence)