Lors de la conférence de presse du 27 août dernier, le Ministre de l’Education nationale, J.-M. Blanquer a qualifié les questions relatives à l’environnement de « défi » majeur pour son ministère et proposé des mesures pour faire de l’école « l’avant poste de la transition écologique ».

Si nous ne pouvons que nous réjouir du fait que le ministre réagisse enfin aux cris d’alarmes des scientifiques et aux mobilisations des jeunes, nous ne pouvons, en revanche, nous satisfaire de ces propositions, qui reposent pour l’essentiel sur des initiatives individuelles – comme l’indique le fait de qualifier les enseignant.e.s de « colibris » – et n’engagent pas réellement l’institution, par exemple par des moyens financiers ou humains.

Nous, membres du collectif Enseignant.e.s pour la planète, adressons aujourd’hui la réponse suivante au Ministre :
Communiqué du collectif Enseignant.e.s pour la planète (EPLP)
Le collectif EPLP a pris connaissance des annonces du ministre en termes d’éducation à l’environnement. Si nous ne pouvons que nous réjouir de voir le « défi environnemental » affiché comme une priorité, il nous semble que les annonces faites sont loin d’être à la hauteur.
Monsieur Blanquer en appelle aux bonnes volontés individuelles et fait de l’esprit en qualifiant les enseignants de « peuple de colibris ». Mais il ne dit pas que dans la légende, bien qu’animé par des sentiments nobles, le colibri, parce qu’il agit seul, meurt d’épuisement et ne parvient à rien face au désastre du feu de forêt. Les milieux écologistes ont d’ailleurs pris depuis plusieurs années la mesure des limites de l’action individuelle, rejetant cette idée que les petits gestes étaient la réponse au gigantesque défi qui nous attend : sans le poids de politiques volontaristes et coordonnées, les feux se propagent.
Pourtant, le ministre propose aux enseignant.e.s d’agir seul.e.s, lorsqu’il nous parle de ses mares, ses nichoirs et ses quelques éco-délégués dont nul ne sait par qui, comment et avec quels moyens ils/elles seront formé.e.s
À l’heure où chacun.e comprend que seule une mobilisation générale et un changement profond de société peuvent nous permettre d’éviter le pire, le combat devrait se mener en priorité dans l’éducation.
La question écologique doit irriguer toutes les disciplines et pas seulement les disciplines scientifiques, et ce dès le plus jeune âge, sans être réservé à la petite minorité des élèves de terminale du lycée général. Nos collégiens, nos élèves de lycée professionnel et technologique, nos apprenti.es ont les mêmes droits de savoir et de se former face aux crises qui s’annoncent.
Plus largement, c’est toute notre conception de l’enseignement qui doit être revue : la manière d’enseigner, les lieux pour le faire, les outils employés, le sens qu’on y donne. Notre ambition ne peut plus être de former les futurs travailleurs dociles d’une société en cours d’autodestruction. Notre ambition doit être de former de jeunes citoyen.ne.s solidaires, résilient.e.s, conscient.e.s du lien profond qui les unit au reste du monde vivant.
Nous refusons une fois de plus d’être les cautions rassurantes d’une institution qui ne prend pas ses responsabilités. Nous continuons à dire que les politiques publiques en matière d’éducation à l’écologie sont gravement défaillantes et à en tirer toutes les conséquences dans notre travail avec les élèves. Nous continuons à réclamer les changements profonds qui s’imposent.
Je vais apprendre tout ça demain alors. Ici, je fais des interventions dans les écoles maternelles et primaires. C’est assez marrant parce que finalement, les enfants éduquent leurs parents.
Bonne rentrée
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