Le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé lundi 11 mars dernier l’organisation de débats sur le climat vendredi prochain, entre 16h et 18H dans tous les lycées.
Si nous pouvons nous féliciter de voir notre ministre se saisir enfin de cette question, nous déplorons le mode opératoire employé. D’une part, imposer un débat à cette date pourrait affecter fortement la mobilisation et l’élan citoyen en cours quand il faudrait au contraire encourager notre jeunesse à se fédérer dans la durée autour des questions écologiques qui détermineront son avenir.
D’autre part, le dispositif proposé par le ministre est impossible à mettre en œuvre dans des délais aussi courts : comment nos élèves pourraient animer des débats alors qu’ils sont pour la majorité ignorants des risques environnementaux tels que mis en évidence par les travaux scientifiques, et, lorsqu’ils et elles en ont entendu parler, c’est moins grâce à l’Education Nationale que par la minorité qui se mobilise depuis des semaines chaque vendredi ? Comment nos collègues, qui ne sont pas formés à ces questions,et encore moins à les enseigner, pourraient organiser ces débats de façons pertinentes en moins de 4 jours ?
Le collectif Enseignant.e.s pour la Planète maintient son soutien aux lycéen.ne.s et étudiant.e.s qui manifesteront vendredi et son appel à la mobilisation des collègues, soit par la grève, soit par des actions menées dans les établissements, qui sont, elles, prévues de longue date et pour lesquelles le collectif tient des ressources à disposition.
Le collectif reste par ailleurs mobilisé pour inscrire dans les programmes et la formation des enseignant.e.s les défis climatiques et plus généralement énergétiques, environnementaux auxquelles nous devons faire face, ainsi que leurs effets économiques, sociaux ou encore géopolitiques. Nous défendons aussi la nécessité de définir au plus vite, dans nos établissements et dans nos territoires, des moments et lieux d’échanges collectifs pour prendre conscience des urgences écologiques, s’informer, débattre et réfléchir aux moyens d’y faire face. Une heure verte – exclusivement consacré aux enjeux environnementaux dans leurs dimensions scientifiques, techniques, sociales, économiques, littéraires ou artistique – pourrait ainsi être mise en place de façon hebdomadaire, par classe ou niveau. En outre, la création d’Assemblées des urgences écologiques, au niveau de l’établissement, et réunissant ,sur une base régulière, élèves, parents d’élèves ou étudiant.e.s, enseignant.e.s, administratifs et partenaires pourrait permettre de proposer des actions concrètes, au niveau de l’établissement et de son territoire, en réponses aux grands enjeux écologiques.
Beaucoup reste à faire, pour former, informer et inventer des modes d’actions face aux urgences environnementales.
Nous restons mobilisé.e.s et déterminé.e.s!
Le collectif Enseignant.e.s pour la Planète
ça fait penser à l’Algérie … avec des vacances anticipées pour les étudiants …
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Le ministre semble n’avoir pas compris qque les lycéens ne souhaitent pas de débat sur les poubelles de tri dans les établissements. C’est l’application immédiate de l’accord de Paris dont il est questions. Si débat il devait y avoir, je proposerai: Quelles données scientifiques sont aujourd’hui disponibles pour documenter la crise climatique ? Au regard de ces données disponibles: quelles réponses sont proposées ? Dans quels délais ?. Peut-on parler de négationisme climatique ? Pourquoi un tel déni ?
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Bonjour,
oui, les sujets de débat ne manquent pas, à tous niveaux : interrogations sur les sciences légitimes et en train de se faire, sur les controverses et les parties en présence, sur les moyens d’agir au sein et en dehors des établissements dans le cadre d’une véritable citoyenneté climatique.. quelques éléments de réflexion – issus des recherches en éducation – sur l’éducation aux changements climatiques ici : https://eduveille.hypotheses.org/11667
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oui ,20 ans de …y faut protéger l’environnement…et rien n’est fait…
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Tout à fait d’accord avec cet article. Le travail sur l’éducation et la sensibilisation au développement durable nous la faisons tout au long de l’année avec nos élèves dans nos cours et à travers nos projets. Pourquoi organiser ou plutôt devrait on dire improviser, un débat justement l’après midi de la mobilisation des jeunes si ce n’est pour les garder au chaud dans les établissement ? Je m’interroge….
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